Un arbre d’importance regionale, le frêne commun

La région Nord-Pas de Calais est la moins boisée de France. Notre patrimoine arboré, représente à peine 1/3 de la moyenne nationale qui se situe à 30% de surfaces boisée. Mais notre région a un atout, elle a une forte concentration en bois semi-précieux ou secondaire, tel que le merisier ou l’érable, mais le plus prisé de tous est sans l’ombre d’un doute le Frêne Commun.

Le frêne, un facies facile à reconnaitre.

Le Frêne (Fraxinus excelsior) peut atteindre dans de bonne condition une hauteur proche de 30 m de haut. Le frêne à un port élancé et très peu ramifié.

C’est un arbre que l’on retrouve globalement dans des environnements ou le sol est frais et aéré. Cet arbre est un pionnier, il colonise toute sorte de milieux, même ceux qui ne lui convienne pas (ou il fini d’ailleurs par disparaitre). Sa caractéristique principale reste ses bourgeons de couleur noire et de forme pyramidale. Sa feuille est composée de plusieurs folioles, toujours de nombre impaire (sa taille avoisine 30 cm).

Son fruit est une « disamare » comme pour l’érable, c’est le célèbre « Hélicoptère » de notre enfance. Son écorce est mince, lisse et grise, cependant ce n’est pas un critère de reconnaissance objectif, l’écorce est très variable en fonction des individus. Et cela fait le bonheur de nombreux insectes.

Un arbre, avec plus d’une feuille a sa branche.

Le frêne est un arbre très commun dans notre région. Il représente 20% des arbres en forêt régionale; Ou autrement dit 1 arbre sur 5 est un frêne. Comme tous ses congénères, cet arbre a un rôle de tuteur pour ses voisins. Pour que chacun possède un tronc bien droit à l’âge adulte. C’est un arbre que l’on retrouve souvent en compagnie du hêtre ou du charme auquel, il diffuse l’ombre dont ses arbres ont besoin pour démarrer leurs croissances.

Affaibli par un insecte parasite nommé « Hylésine du frêne», il peut servir de garde-manger pour l’entomofaune, et de support pour de nombreux organismes. Ses fruits sont aussi très prisés des oiseaux granivores. Il participe donc grandement a la vie de la forêt. Parfois les feuilles du frêne peuvent servir d’alimentation au bétail. Ses feuilles servent aussi à la fabrication d’un alcool nommé Frênette. Son bois a de nombreuses utilités.

Nous avons tous besoin d’un petit frêne chez soi !

Eh oui ! Nous avons tous du frêne en nos demeures. Son bois clair en fait un vrai passe partout.

Il est très utilisé en ébénisterie et dans la fabrication d’escalier. Le frêne est très souvent déroulé pour servir de bois placage sur de nombreux meubles.

C’est aussi un bois qui a une très grande résistance mécanique à la flexion, ce qui permet a cet arbre d’être très fréquemment utilisé pour les manches de différents outils.

Le frêne a vraiment trouvé une place a part entière dans la filière bois régionale. Pourtant, l’équilibre écologique et économique du frêne est en danger. Mise à mal par un champignon.

« Chalarosa Fraxinea »

Les principales ennemies du frêne dans le monde animal sont l’hylésine qui creuse des galeries sous l’écorce, Certain papillons qui se nourrissent des feuilles de l’arbre. Ou encore le frelon d’Europe qui pour se nourrir met a mal l’écorce de cet arbre.

Chez les bactéries, il y a principalement, le chancre qui provoque de la moisissure et des boursoufflures sur l’arbre. Et chez les champignons nous avons « Chalarosa Fraxinea », la chalarose du frêne. Ce champignon a été découvert que très récemment en France (2008) Mais connu depuis 1992 car les premier cas furent polonais. La chalarose provoque la mortalité des peuplements de frêne. Ce phénomène a été comparé a la graphiose qui a touché l’Orme pendant les années 70. Ce champignon provoque des nécroses sur toutes les parties de l’arbre quelque soit son âge. Au Danemark 90% de la population de frêne a disparu. Et a ce jour, il n’existe aucune solution pour lutter contre ce fléau.

Un petit nombre de frêne devraient survivre et permettre de sauvegarder l’espèce. Mais un manque massif de cette essence pourrait avoir de grande conséquence écologique ou économique. Car quel arbre pourrait remplacer le frêne ?