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Mission de Samberra

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09.07.2010

Samberra un village de brousse à une centaine de kilomètres de Dosso. Nous sommes dans une des régions les plus boisées du Niger, grâce à une grande pluviométrie, il y a tellement de potentiel ici mais c’est encore mal exploité.
Entre les lacs et les palmiers doum dont le tronc se sépare en deux, tout le village s’active à sarcler les champs de mil dans lesquels le vent chante doucement, rythmé par les échos des pilons des femmes et des mugissements des bœufs qui ressemblent à des portes qui grincent.
J’ai été accueillie chez la matrone du village, l’aînée la plus respectée. Si une femme était venue accoucher dans la nuit je me serais improvisée sage femme !, c’est elle qui a donné naissance à tous les enfants d’ici. Le soir les femmes m’ont accueillies parmi leur cercle d’aînées. Leurs visages éclairés à la torche avaient des plis lumineux, des regards sages mais pétillants sortaient parfois de l’obscurité. Elles parlaient un peu francais, alors on a plaisanté, « causé » comme elles disent pendant une partie de la nuit. Les « jeunes mariées » nous ont apporté des dizaines de plats de pate de mil et de mais au gombo, au baobab, que nous mettions au milieu du cercle sur les nattes de pailles et un par un on les goutait en plongeant nos mains dedans ensemble. On a fini avec du cocto (feuilles) de #Moringa_oleifera et du lait caillé. Le mil d’ici a vraiment un goût incroyable, le gout des gens d’ici, la chaleur humaine et la convivialité qui règnent dans le village.
Après une bonne nuit à la belle, sur les nattes, je suis allée à la rencontre avec les producteurs qui accueilleront les arbres. Armée du GPS, d’un carnet et d’un crayon, je suis allée arpenter les champs, prenant note de la superficie, des sols, des cultures, des pentes… Puis Djadje les a formé à la plantation des haies vives de façon à ce qu’ils préparent les trous, d’ici à ce que nous amenions les arbres. Grâce aux haies vives, d’autres cultures que le mil pourront être envisagées, puisque les animaux ne pourront pas les détruire. Nous installerons surement une pépinière d’ici l’an prochain et formerons un pépiniériste dans le village étant donné la demande à Samberra.
Pendant ce temps les hommes tenaient une réunion politique, les femmes sur les bœufs allaient travailler les champs soutenues par leurs groupements spécialisés (dans l’arachide, la vente du sel). Nous sommes partis avec la promesse de revenir dans 10 jours avec les plants, laissant le marché battre son plein avec tous les gens de la région arrivant à dos de chameaux, de bœufs ou d’ânes. Je ramènerai sur notre site un rêve avec moi, en profitant du camion vide au retour: l’imam m’a vendu à un prix d’ami sa magnifique jument de sang, très jeune, dont la vie brule dans les veines, une créature du vent!

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