Et une arrivée épique à Dosso ce soir! La voiture fumait de partout à cause du radiateur qui avait surchauffé après 10 malheureux kilomètres, le liquide pare brise qui giclait partout, et un ronflement épuisé, ca a attiré un troupeau d’enfants et un mécanicien par chance qui m’a bidouillé gentilement les tuyaux, mais faute de batterie pour redémarrer tous les enfants m’ont poussé avec les 2 futs et les pneus de la charrette à bœufs dans le coffre jusqu’à la maison de la famille de Seini.
Demain c’est décidé j’apprends à faire de la moto avec Boukari XD
Sinon du coté des plantations, on avance à vitesse grand V, aujourd’hui on a fait 20 mélanges pour la pépinière : un substrat de sable et de fumier qui remplit les pots, soit 60 brouettes remplies, 10 femmes des villages étaient venues pour l’occasion, elles se sont rodées et certaines alignent des bataillons de plusieurs centaines d’unités derrière elle. L’ingénieur solaire qui est venu nous faire un devis hier était impressionné par le travail fourni. On va les aligner demain par rangées de 1000, ce qui nous fera plus de 17 rangées.
Puis nous commencerons le #Moringa_oleifera, je fais en ce moment des devis pour les clôtures et on s’assure d’avoir de méthodes d’irriguation sûres avant de faire creuser le forage. Ainsi après avoir négocié pendant longtemps sur des citernes en plastique à poser sur la charrette à bœufs, à des prix exorbitants, nous nous sommes repenchés sur l’idée initiale de maxime qui était d e poser 4 futs de 200 litres et par une méthode de siphon remplir la cuve qui sera à 2 mètres du sol pour pouvoir avoir une irriguation gravitaire. Les gars l’ont trouvée bonne, et j’ai trouvé 2 autres futs dans les stations d’essence de Dosso.
Sinon sur le champ, plein de petites actions, grandes histoires dans l’équipe. Hier, on avait installé des matelas dehors comme d’habitude, Issa le haoussa avait ramené du riz/patates douces, Laouali du thé touareg et j’avais fait des spagetthis à la lumière de la lune, que Issa n’arrivait pas à manger même s’il trouvait ce plat extraordinaire! Je leur ai sorti mon ordinateur et on a regardé Matrix. On a eu des bons fous rires, à chaque fois qu’il y avait plus d’action Issa était cramponné au matelas et répétait « to…to….TOOOOO », puis Laouali me traduisait ses questions : il me demandait à chaque 5 minutes si ca c’était vrai… ca aussi… et ca? Il me disait que la fille dans la matrice était trop malade, elle était trop maigre! et à chaque fois que l’on voit apparaitre le master, il disait « black! ».
Pendant ce temps tout autour de nous les poules étaient grimpées dans les épineux pour dormir, et les premières feuilles de baobab qui ressemblent à de la marijuana commencent à pousser en préparation pour la saison des pluies, les ânes braient, ce qui me fait hurler de rire à chaque fois, ca parait être un tel effort… Et les moutons de Issa le pépiniériste « bavardent » comme il dit dans leur étrange dialecte… Les petits grossissent à vue d’œil et j’ai de plus en plus de peine à les porter, je les reconnais encore à leurs tâches noires ou à leur oreilles (celles d’une des mères sont si longues qu’ellse se les mange souvent c’est assez comique!)
Voilà une famille se crée dans la plantation, la convivialité devient de plus en plus forte de jours en jours. De mon coté je m’y perds un peu : Issa qui me dit que je peux payer la femme de son ami touareg alors que cest sa femme à lui, je lui pose la question, et il me dit « si cest mon ami, cest sa femme aussi », ou alors boukari qui me dit que je suis sa sœur alors que tout ce qui lui appratient mappartiens, sacré bouki avec sa famille démesurée, une famille qu’il décris comme toute une humanité : « de toutes les facons a lorigine des origines, on a tous le meme père et la meme mere! »
Anne-Sophie Pannel
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